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DAESH : ERDOGAN DOIT CESSER L'HYPOCRISIE / SOUTIEN AU PEUPLE KURDE POUR SON ÉMANCIPATION

Le 7 juin se déroulaient les élections législatives en Turquie, scrutin à l'issu duquel 80 députés du HDP furent élu. Le Halkların Demokratik Partisi, Parti Démocratique des Peuples, est un large rassemblement de partis révolutionnaires, laïc et favorable à l'émancipation du peuple Kurde. Le HDP a pu rassembler derrière lui tous ceux qui se font marginalisés, rejetés par le gouvernement AKP (les LGBT, les femmes, les laïcs, les alévis (croyance), les jeunes, les progressites. Leur campagne aura été marquée par les agissements anti-démocratiques de l'AKP, parti au pouvoir du premier ministre Recep Erdogan, parti islamo-conservateur, ultra-libéral, pro-américain et branche turque des Frères Musulmans. Les militants du HDP ont ainsi été frappés par deux attaques à la bombe de leurs permanences, une attaque à main armée d'une candidate et surtout par un double attentat en plein meeting faisant 2 morts et près de 130 blessés. A ceci s'ajoute de nombreuses intimidations des candidats et militants, des arrestations arbitraires, des provocations et des assassinats comme ce chauffeur de bus brulé vif dans son véhicule en marge d'un rassemblement. C'est en tout plus de 200 agressions, non suivies par la justice. A chacune de ses exactions le gouvernement turc ne montrait aucun zèle voire aucune envie dans la poursuite des coupables, le meilleur exemple étant la première réaction du ministre de l'énergie expliquant les attentats par un court circuit dans un transformateur ! Malgré ce climat hostile, les 14% du HDP et l'élection de 80 députés, dont la nièce d'Abdullah ÖCALAN le fondateur emprisonné du PKK, ont largement contribué à la perte de la majorité absolue d'Erdogan qui n'a toujours pas pu former de gouvernement.

Le comble de l'horreur vient d'être franchi le 20 juillet dernier à Suruc où 27 membre d'une organisation politique de jeunesse ont été lâchement assassinés dans un attentat kamikaze alors qu'ils allaient se rendre dans la ville martyre de Kobané pour y construire une bibliothèque et un musée à la mémoire des combatant(e)s de Kobané. Cet attentat n'est à ce jour toujours pas revendiqué, le gouvernement s'est empressé de l'attribuer à DAESH afin de justifier son entrée en guerre à la frontière Syrienne. Le 11 mai 2013, deux voitures piégées ont explosé provoquant la mort de plus de 50 personnes et blessant près de 200 personnes. le lendemain, un soldat a diffusé la conversation entre le JITEM service secret de la gendarmerie et le ministère des affaires intérieures turc dans lequel sont retranscrit les conversations entre ces deux services. les voitures en question étaient déclarées comme recherchées par les autorités syriennes par une alerte internationale, que ces voitures étaient entrées sur le territoire turc, qu’elles étaient pleines d’explosifs, que l’explosion devait avoir lieu près de la frontière et surtout tout pas après la région frontalière. le soldat ayant diffusé ce document a été poursuivi en justice puis libéré après quelques mois, les documents ont provoqués une indignation nécessitant l’étouffement de cette affaire et surtout la non condamnation du jeune soldat ayant diffusé ces documents. les cratères provoqués par l’explosion ont été rebouchés à peine 4 jours après l’explosion. cela prouve que ce n’est pas la première tentative de mise en scène pour une éventuelle déclaration de guerre. C'est toute l'hypocrisie du gouvernement turc qui est illustré ici. Depuis le début de la guerre en Syrie, Erdogan et ses sbires soutiennent en sous-main les terroristes de DAESH tout en faisant semblant de les combattre. Ainsi le 29 mai dernier, le journal Cumhuriyet diffusait des images prises à la frontière syrienne où un camion « d'aide humanitaire » contenait en fait des armes à destination des terroristes. En fait d'organisation humanitaire, ce camion appartenait au MIT, les services secrets de Turquie. La seule réponse fournie par le gouvernement Erdogan au journal furent des intimidations contre les journalistes et des actions pénales. Il faut aussi se souvenir que lors de la deuxième attaque de Kobané, les terroriste de DAESH sont passés par la frontière Turque. Comment un pays qui possède l'un de meilleurs service secret du monde peut il laisser des terroristes passer sa frontière ? Comment peuvent-ils faire croire qu'ils n'étaient pas au courant des attentats ? De plus, alors que les Kurdes de Turquie qui souhaitent rejoindre les combattants des Unités de Protection du Peuple (YPG) sont systématiquement bloqués à la frontière, les terroriste du monde entier souhaitant se rendre en Syrie la traversent avec une « facilité » déconcertante. Les exemples en ce sens ne manquent pas, soupçons de bombardements par l'armée turque de campements terroristes vides, arrestation de dizaines de membres de DAESH en Turquie dont la moité relâchés « faute de preuves ». Dans le même temps des milliers de prisonniers politiques du PKK et d'organisations révolutionnaires, souvent arrêtés arbitrairement, croupissent et sont torturés dans les prisons turques.

L'hypocrisie criminelle d'Erdogan et de son gouvernement trouve un écho dans la politique étrangère des USA et de son bras armé l'OTAN. Il ne faut pas oublier que DAESH est un pur produit des visées impérialistes sur la région, soutenue entre autre par les monarchies du Golfe, ces « grandes démocraties » que sont le Qatar ou l'Arabie Saoudite. Il ne faut pas oublier non plus qu'en 2011 lors des « printemps arabes », ils étaient de grands combattants de la liberté contre Mouhamar Khadafi ou Bachar El Assad : c'est une déstabilisation méthodiquement organisée de tout le proche orient à laquelle se livre l'OTAN et dont la France est un des acteurs majeurs. Alors que depuis plus d'un an, une aide minimale est assurée aux combattants kurdes qui sont la seule force sur le terrain à ne pas avoir reculé contre DAESH, les aides militaires de l'OTAN en faveur de la Turquie se multiplient. Surtout depuis le recul électoral d'Erdogan et les grosses avancées de l'YPG qui vient de poser les bases d'un Kurdistan autonome doté d'une constitution qui tend vers le socialisme (le Rojava). La répression des Kurdes en Turquie est ainsi justifiée par le secrétaire général de l'OTAN, au nom du droit à une « autodéfense » qui doit être « proportionnée » ou par un François Hollande qui appelle tout de même à ne « pas confondre les cibles », lui qui a si bien ciblé la Finance comme ennemi en France sait de quoi il parle !

L'OTAN travaille depuis plus d'une décennie à redessiner les frontières du Proche et Moyen-Orient au profit des politiques impérialistes de ses pays membres. Avec la Turquie, qui est son avant poste dans la région, il ne tolère pas une émancipation du peuple Kurde et des autres minorités ethniques et religieuses (Yazidis, Druzes, Chrétien d'orient, Chaldéens, Araméens, Alaouites, Alevis...) alors qu'ils cherchent par tous les moyens à entretenir des guerres civiles pour assoir leur domination et leur contrôle des ressources naturelles. Le Rojava est une épine dans le pied du capitalisme dans la région, d'où la répression féroce contre les militants turcs et kurdes qui s'inscrivent dans cette démarche d'émancipation et de coopération entre les peuples et pour l'instauration du socialisme.

Nous avons un combat à mener en France pour soutenir le peuple kurde et les peuples opprimés de la région, pour leur autodétermination et leur émancipation de l'impérialisme occidental, bras armé du capital. Méfions nous de nos faiseurs de guerres nationaux qui vont tenter de justifier une intervention militaire comme ils l'ont fait pour la Libye et ont tenté de le faire pour la Syrie. N'oublions pas qu'il y a peu les médias français étaient obligés de saluer l'action des combattantes kurdes de Kobané et le sauvetage de milliers de Yazidis par le PKK dans les montagnes du Sinjar.

En France exigeons :

  • La reconnaissance de la constitution du Rojava en Syrie et la reconnaissance du droit du peuple kurde à disposer de lui-même et de son avenir.

  • Le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes.

  • La libération d'Abdullah Öcalan et des prisonniers politiques

  • La fin des accords de sécurités franco-turcs et des arrestations de membres de PKK en France.

  • La sortie de l'OTAN et le démantèlement de cette organisation.

Reno Quilès

En remerciant Hasret, notre camarade de Moselle, pour ses précisions.

Tag(s) : #turquie, #international, #kurdes, #PKK, #Solidarité, #Syrie, #hdp
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