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De retour du Burkina Faso

Notre camarade Thomas Casasnovas a vécu pendant 3 mois au Burkina Faso, hébergé par un camarade de l'ODJ*. Il nous présente dans le Poing Levé l'histoire d'un pays qui souffre encore de nos jours de l'impérialisme.

Avant la colonisation, le Burkina Faso était dirigé de façon féodale par les chefs coutumiers.

L’ancienne Haute Volta est composée d’une soixantaine d’éthnies regroupées en trois grandes familles : la famille Burkinabé composé des Mossi, Samo, Gourounsi, Dagara, … La famille Mandé composée des Dioulas, Bobos, Bissa, Senoufo, … et la famille Sahélienne : Tamachek ( Touareg ), Guerma, Peul, …

Le PCRV ( Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque ) est interdit donc clandestin et victime de répression ( arrestations, assassinats, … ).

L’organisation de jeunesse ODJ ( Organisation Démocratiques de la Jeunesse du Burkina Faso ) à orientation marxiste-léniniste, contourne la clandestinité pour faire de l’éducation populaire auprès de la jeunesse.

La Haute Volta a été colonisée jusqu’en 1960 par la France. A l’époque les étudiants Burkinabés était nombreux à venir faire leurs études supérieures en France. Ils ont revendiqués l’indépendance avec les progressistes Burkinabés et africains plus largement. Divisés sur les méthode pour accéder à l’indépendance, les indépendantistes réussirent à obtenir la « souveraineté nationale » le 5 Août 1960. Le discours d’indépendance fût lu par le premier président de la Haute Volta : Maurice Yaméogo. Il restera au pouvoir pendant 6 ans, de 1960 à 1966 et sera contraint de démissionner pour mauvaise gestion du pouvoir (corruption, démagogie). Le général Sangoulé Lamizana à l’époque chef d’état major de l’armée (plus haut grade) prend le pouvoir. Sous Sangoulé Laminaza il y aura une république et encore une autre car celui-ci orchestrera un coup d’état dirigé contre lui-même dans l’objectif de mieux assoir son pouvoir. Mais toutes ses acrobaties furent vaines, car le coup d’état de 1980 orchestré par le colonel Sayé Zerbo aura raison de lui et de son gouvernement.

S’en suit un coup d’état déclenché par le colonel Jean Baptiste Ouedraogo en 82 avec l’aide de Thomas Sankara et de Blaise Compaoré. D’abords secrétaire d’état, ses idées marxistes conduiront Sankara en prison. Il sera libéré peu de temps après et prendra le pouvoir avec l’aide de Campaoré par un coup d’état en 1984.

A son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Sankara entreprend de grande réformes : il essaye de transformer les organisations féodales des campagnes, souvent organisées en tribu avec à leur tête un chef de clan. Il fait nationaliser l’éducation la santé et le sport, lance de grandes campagnes de vaccination. Il est le premier président africain à accorder le droit de vote aux femmes, et ne s’y limite pas : ouverture des postes à responsabilité, possibilité de s’engager dans l’armée… Sur le plan international, il se détache de l’impérialisme français et se rapproche d’États africains comme le Ghana, Madagascar ou la Libye mais aussi de pays du bloc de l’est : Cuba, URSS,…

Tous ces changements drastiques dans l’orientation économique et sociale du pays irritent fortement le néo-colonialisme français, qui voit ses intérêts remis en question par la ligne politique de Sankara. Le président François Mitterrand et son premier ministre Jacques Chirac ont commandité par l’intermédiaire des réseaux Françafrique, l’assassinat de Sankara par son frère d’arme Blaise Compaoré, en échange des réouvertures des marchés en faveur de l’ancienne métropole par ce derniers.

Aujourd’hui, même avec la démission de Campaoré après 27 ans de règne, les chemins de fer et les routes appartiennent au groupe Bolloré, le commerce de l’alcool à Pierre Castel, le monopole des télécommunications est détenu par Orange, le riz que consomme la majorité des Burkinabés n’est pas produit dans le pays. L’impérialisme français est encore bien implanté. Le Burkina Faso est 183eme sur 187 en termes d’IDH.

Thomas Casasnova

* Le PCRV ( Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque ) est interdit donc clandestin et victime de répression ( arrestations, assassinats, … ).

L’organisation de jeunesse ODJ ( Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina Faso ) à orientation marxiste-léniniste, contourne la clandestinité pour faire de l’éducation populaire auprès de la jeunesse.

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